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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 09:33

Sommet des Amériques

Par Maurice Lemoine

 

Moment exceptionnel que ce cinquième Sommet des Amériques qui, réunissant trente-quatre nations (tous les pays de la région sauf Cuba), s’est tenu les 18 et 19 avril à Port-of-Spain, dans l’île de Trinité-et-Tobago. Après la rencontre de Mar del Plata (Argentine), en novembre 2005, au cours de laquelle des milliers de manifestants conspuèrent M. George W. Bush tandis que de fortes dissensions agitaient les pays membres, on attendait avec impatience le premier contact du « sous-continent » avec le président Barack Obama.

En ce sens, les attentes n’ont pas été déçues, la nouvelle administration des Etats-Unis opérant une franche rupture avec la condescendance, l’arrogance et l’interventionnisme de l’ère Bush. L’ambiance a été cordiale – y compris avec des pays comme le Venezuela, la Bolivie ou l’Equateur. On retiendra l’annonce faite par M. Hugo Chávez d’un rétablissement des relations diplomatiques avec Washington, suspendues en septembre 2008 par solidarité avec la Bolivie, qui avait elle-même expulsé l’ambassadeur américain pour ses liens avec une opposition alors en pleine tentative de déstabilisation de M. Evo Morales.

Toutefois, malgré l’a priori favorable manifesté par tous à l’égard du nouveau locataire de la Maison Blanche, la première puissance mondiale n’a pu imposer son agenda.

Cuba, le seul pays non invité, fut en effet très présent. L’ensemble des nations latino-américaines avaient, avant même le Sommet, insisté sur l’importance d’une normalisation des relations entre les Etats-Unis et l’île. Conscient de l’importance de cette demande pour la réussite de sa tentative de « dégel », M. Obama, dès le 13 avril, s’était employé à déminer le terrain en annonçant la levée de toutes les restrictions sur les voyages et les transferts d’argent des Cubano-Américains vers leur pays d’origine, revenant ainsi sur les mesures imposées par M. Bush en 2004. En revanche, il ne paraît pas encore disposé à lever l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba depuis 1962.

Dès le 16 avril (date anniversaire du débarquement de la baie des Cochons en 1961), marquant leur solidarité avec La Havane, les membres de l’Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA)  (1), réunis à Cumaná (Venezuela), avaient défini une stratégie commune face à un projet de déclaration finale, en cours d’élaboration depuis deux ans, jugé insuffisant et inacceptable. A cette occasion, ils ont d’ailleurs approuvé et mis en œuvre (avec l’Equateur) le Système unique de compensation régional des paiements (Sucre), une monnaie virtuelle (et éventuellement physique à l’avenir) destinée à échapper au rôle hégémonique du dollar  (2).

De fait, il n’y a eu aucun consensus sur le document final du Sommet des Amériques – la « Déclaration d’engagement de Port-of-Spain » –, les membres de l’ALBA refusant, avec le soutien unanime de l’ensemble des autres pays latino-américains et caraïbes, de cautionner un texte qui ne demandait pas la levée de l’embargo imposé à Cuba. Les présidents ont annulé la cérémonie de signature de la déclaration finale et, pour sauver la face, le texte n’a été paraphé que par M. Patrick Manning, premier ministre du pays d’accueil et, à ce titre, président du Sommet.

Passés généralement sous silence par les observateurs, d’autres sujets de dissension expliquent également ce refus : l’absence de perspective claire face à la crise économique et financière déclenchée par « les banquiers aux yeux bleus », selon l’expression du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ; et, pour l’ALBA, le refus de laisser au seul G20 (dont font partie l’Argentine, le Brésil, le Canada, les Etats-Unis et le Mexique) le privilège de décider des grandes affaires du monde.

Lors de la clôture du Sommet, le ministre des affaires étrangères du Brésil, M. Celso Amorim, a assuré que le président Lula considère « très difficile qu’un nouveau Sommet des Amériques ait lieu sans la présence de Cuba  (3) ».

Or, après les mesures d’assouplissement prises par l’administration Obama à l’égard de l’île, les Etats-Unis semblent considérer que la balle est maintenant dans le camp de Cuba. Le 16 avril, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton demandait la réciprocité et « pressait instamment Cuba de libérer les prisonniers politiques, de permettre le libre flux d’information et la liberté de réunion ».

A La Havane, le président Raúl Castro a déclaré que Cuba est disposé à négocier avec les Etats-Unis, « en terrain neutre, en conditions d’égalité et sans conditions ». 

On s’accordera à reconnaître que M. Obama n’a pas forcément les mains libres – la suspension de l’embargo implique un débat au Congrès, sous pression des exilés cubains affaiblis, mais toujours vivants ! – et que les relations entre les deux pays ne peuvent pas changer du jour au lendemain. La Havane, par ailleurs, ne souhaite pas précipiter le mouvement.

Néanmoins, la demande de l’ensemble des pays latino-américains (y compris Cuba) demeure parfaitement légitime : l’embargo doit être levé par Washington de manière « immédiate, unilatérale et inconditionnelle ». Dans cette affaire, avatar d’une guerre froide terminée depuis longtemps, l’agresseur a toujours été la Maison-Blanche. Dix-sept résolutions successives approuvées par l’Assemblée générale des Nations unies ont condamné cet embargo.

Quant à la volonté inébranlable du gouvernement américain, au nom des « droits de l’homme », de contraindre Cuba à renoncer à son système politique – quoi qu’on puisse penser de celui-ci –, elle fait sourire : c’est la Chine – parti unique ; contrôle total de l’information ; mille dix exécutions capitales en 2006 – qui, devenue le premier détenteur de bons du Trésor américain, finance une bonne part du déficit des Etats-Unis.

(1) Bolivie, Cuba, la Dominique, Honduras, Nicaragua et Venezuela. Le Sommet de Cumana a entériné l’adhésion d’un nouveau membre : Saint-Vincent et les Grenadines, Etat anglophone (120 000 habitants) des Petites Antilles.

(2) Lire Bernard Cassen, « Le Sucre contre le FMI », La valise diplomatique, décembre 2008.

(3) BBC Mundo, 18 avril 2009.

http://cbparis.over-blog.com/article-30689213.html
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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 09:28
Según Sader, la derecha latinoamericana dejó de tener una alternativa para ofrecer y perdió la orientación de Estados Unidos. El experto brasileño señala que los gobiernos progresistas de la región tienen como más férreo opositor a los medios.
Emir Sader pertenece al reducido grupo de pensadores latinoamericanos que prefieren ver el vaso medio lleno. Aunque en su rostro se nota que no es un ferviente defensor, no le gusta criticar a los gobiernos más moderados de la región, especialmente el de Luiz Inácio Lula da Silva y Cristina Fernández. “La oposición a esos gobiernos no está a la izquierda, sino a la derecha. El intelectual puede decir lo que se le dé la gana, pero la realidad te polariza”, señaló el filósofo brasileño, en su oficina en la sede porteña de Clacso, el centro de estudios latinoamericanos que dirige.

–Usted habla de tres monopolios en América latina: el de las armas, el dinero y la palabra. Este último, según su análisis, es el más sólido.

Es más que el control de la palabra y la información; es el monopolio de un estilo de vida. Es el estilo de vida Hollywood, que nos dice quién es bueno, quién es malo, qué debemos consumir... nadie le disputa la hegemonía a ese enorme aparato. La mayor fortaleza de Estados Unidos no es su fuerza militar ni su fuerza económica... es su cultura.

–Pero el monopolio de la palabra también se refiere a los grandes medios de comunicación locales.

Sí. En Brasil casi toda la prensa cotidiana es parte de una oposición sólida al gobierno de Lula. Sin embargo, el presidente tiene 84 por ciento de apoyo y sólo cinco por ciento de rechazo. Para los gobiernos progresistas de la región, los medios son hoy el frente opositor más sólido. En muchos países, Argentina entre ellos, son unos puñados de familias que se pasan las empresas de padres a hijos. Identifican la libertad de prensa con la prensa privada; determinan si un país es democrático si tiene elecciones, partidos políticos y... empresas privadas.

–Ante el aparente debilitamiento de la derecha, ¿esos medios de comunicación están ocupando el rol de opositores?

 ¡Es que son políticos! Las derechas latinoamericanas se quedaron sin su Norte. No tienen una alternativa clara para ofrecer y perdieron la orientación de Estados Unidos. Localmente sólo les queda el enfrentamiento con los gobiernos, con el proyecto de integración regional. Como no tienen planteamientos propios, sólo pueden combatir e inviabilizar los avances de los gobiernos, que a pesar de no ser iguales la mayoría comparte un rechazo abierto a los Tratados de Libre Comercio. Además, hoy más que nunca, Estados Unidos no es un buen socio.

–¿No hay posibilidad de un acercamiento comercial con Estados Unidos bajo el nuevo gobierno de Barack Obama?

Lo que plantearon Obama y Lula en la reunión en Washington fue el saneamiento de los bancos y la expansión del crédito, no la promoción del comercio. Y en la reunión de Trinidad y Tobago tampoco va a ser el tema central. La cumbre va a empezar así: “Good morning mister president... and Cuba?” Ahí veremos qué tipo de estadista es el nuevo presidente norteamericano.

–Para usted, Venezuela y Bolivia están viviendo un posneoliberalismo. ¿Argentina también?

Brasil, Argentina y Uruguay tienen hoy gobiernos contradictorios. Menem era absolutamente coherente, como lo era Cardoso. Hoy son más contradictorios; heredan modelos y los mantienen en parte. Conservan el modelo financiero, los agronegocios; pero no el modelo económico porque retoman las políticas de desarrollo, que habían sido sustituidas por la estabilidad monetaria. En lo que cambian –política exterior, programas sociales– son mejores. Frente a esto, en Brasil la izquierda adoptó dos opciones. Una es decir que Lula es el mejor administrador de neoliberalismo y, por lo tanto, hay que destruirlo para poder construir una izquierda sana, pura... Esa es una posición derrotada porque pelea contra la realidad. Lula no es Cardoso. La otra posición es que es un gobierno contradictorio, con un sector progresista y un sector conservador. Uno tiene que sumarse a uno de ellos y pelear porque ese predomine. La oposición a esos gobiernos no está a la izquierda, sino a la derecha. El intelectual puede decir lo que se le dé la gana, pero la realidad te polariza.

Por María Laura Carpineta

http://www.frentetransversal.com.ar/spip/article5811.html
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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 13:36

Albert Einstein
Monthly Review

¿Es admisible que una persona no versada en acontecimientos económicos y sociales opine sobre el tema del socialismo?

Abordemos primero esta pregunta desde el punto de vista del conocimiento científico. Podría parecer que no, existieran diferencias metodológicas esenciales entre la astronomía y la economía: el objetivo de los científicos es en ambos campos, descubrir leyes de validez universal para un grupo delimitado de fenómenos, a fin de mostrar, lo más claramente posible, su interrelación. Pero es indiscutible la existencia de tal tipo de diferencias metodológicas. No resulta fácil descubrir leyes generales en el campo de la economía dado que los fenómenos económicos observables están a menudo influidos por diversos factores que es muy difícil evaluar por separado. Por otra parte, la experiencia acumulada desde los comienzos del llamado período civilizado de la historia humana", como bien se sabe, ha sido siempre ampliamente influida y condicionada por causas que en modo alguno son de naturaleza exclusivamente económica. Por ejemplo, a lo largo de la historia, la mayoría de los principales estados fueron a su turno conquistados. Los pueblos invasores se establecieron en el país dominado, como clases legal y económicamente privilegiadas. Monopolizaron la propiedad de la tierra y designaron un clero que surgía de sus propias filas, el que asumió el control de la educación convirtiendo la división clasista de la sociedad en una institución permanente, y creó un sistema de valores a través del cual puede guiarse, en gran medida inconscientemente, la conducta social de los hombres.

Sin embargo la tradición histórica pertenece, por así decirlo, al pasado; en ninguna parte se superó realmente lo que Thorstein Veblen denominaba la fase depredatoria" del desarrollo humano. Los hechos económicos observables corresponden a esta fase, las leyes que pueden inferirse de los mismos ni son verificables ni válidas, aun en otras fases. Puesto que el verdadero objetivo del socialismo consiste, precisamente, en superar la fase depredatoria del desarrollo humano, es poca la luz que la ciencia económica puede arrojar en su estado actual sobre la futura sociedad socialista.

En segundo término, el socialismo tiene una finalidad ético-social. La ciencia, sin embargo, no puede establecer objetivos finales y, menos aún, inculcárselos a los seres humanos; a lo sumo puede proporcionar los medios para obtener determinados fines. Pero los fines mismos son concebidos por personalidades de elevados ideales éticos; si éstos no son prematuros y endebles sino fuertes y vitales, serán adoptados y llevados hacia delante por los hombres, quienes semiinconscientemente determinan la lenta evolución de la sociedad.

Por estas razones deberíamos guardarnos de sobre estimar la ciencia y los métodos científicos en relación a problemas humanos y de suponer que los expertos son los únicos que tienen derecho a expresarse respecto de cuestiones que afectan a la organización de la sociedad.

De un tiempo a esta parte se acepta corrientemente que la sociedad humana atraviesa una grave crisis, que su estabilidad ha sido profundamente resquebrajada. Es característico de situaciones como ésta, que los individuos se sientan indiferentes, y aún hostiles, hacia el grupo, grande o pequeño, al cual pertenecen. Permítaseme registrar aquí, a modo de ejemplo, una experiencia personal. Recientemente discutí, con una persona bien formada e inteligente, acerca de la amenaza de una nueva guerra, la que, según mi opinión haría peligrar seriamente la existencia de la humanidad; y sostuve que sólo una organización supra-nacional podría ofrecer protección frente al peligro. Mi interlocutor respondió de manera muy tranquila y directa: " ¿Por qué se opone usted tan decididamente a la desaparición de la raza humana?". Estoy convencido que cien años atrás nadie hubiera podido replicar con tanta ligereza. Se trata de la expresión de un hombre que se ha debatido en vano por lograr algún tipo de equilibrio interno y que casi ha perdido toda esperanza de obtenerlo. Refleja la dolorosa soledad y aislamiento que tantas personas padecen en la actualidad. ¿Cual es la causa?

¿Existe una salida? Es fácil plantear preguntas de esta índole, pero difícil responder a ellas con algún grado de seguridad. Debo, empero, intentar hacerlo del mejor modo posible, aunque soy muy consciente del hecho que nuestros sentimientos e impulsos a menudo son contradictorios y oscuros, y que no pueden ser expresados en fórmulas simples y terminantes.

La doble naturaleza del hombre

El hombre es, simultáneamente, un ser solitario y social. En tanto solitario trata de proteger su propia existencia y la de quienes están cerca suyo, a fin de satisfacer sus necesidades personales y desarrollar sus aptitudes.

Como ser social, procura merecer el reconocimiento y afecto de sus compañeros, compartir sus alegrías, conformarlos en su sentimiento y mejorar sus condiciones de vida. Sólo la existencia de estas alternativas, frecuentemente conflictuadas, explican el carácter propio de los hombres; su particular combinación determina el grado en que un individuo puede lograr el equilibrio interno y contribuir al bienestar de la sociedad. Es muy posible que en lo fundamental sea la herencia la que determina la fuerza relativa de ambas tendencias. Pero la personalidad que finalmente emerge resulta, en gran medida, de la influencia del medio ambiente en el que el hombre se desarrolla, de la estructura social en la que se desenvuelve, de la tradición de esa sociedad y de la evaluación que ella haga de los tipos particulares de conducta. El concepto abstracto de "sociedad" significa, para el individuo humano, la suma total de sus relaciones directas e indirectas con sus contemporáneos y con sus antepasados. El hombre es capaz de pensar, sentir, luchar y trabajar por sí mismo; depende, empero, tanto de la sociedad -en los aspectos físicos, intelectuales y emocionales- que resulta imposible pensar en él, o intentar comprenderle, fuera del marco de la sociedad. Es la "sociedad" la que proporciona al hombre el alimento, el vestido, la vivienda, los instrumentos de trabajo, el lenguaje, las formas y gran parte del contenido del pensamiento; su vida resulta posible por el trabajo y las realizaciones de millones de hombres del pasado y del presente que es lo implica do por el insignificante término de "sociedad".

Es evidente, pues, que la dependencia del individuo humano respecto de la sociedad es un hecho innegable. Como lo es también a la hormiga y la abeja respecto del hormiguero y la colmena. Sin embargo, mientras que todo el proceso vital de hormigas y abejas obedece, hasta en el más mínimo detalle, a instintos rígidos y hereditarios, las normas sociales y las interrelaciones de los seres humanos son muy variables y susceptibles de modificaciones. Tanto la memoria como la aptitud para organizar nuevas experiencias y la propiedad de la comunicación oral, hicieron posible que en un desarrollo, los seres humanos trascendieran el plano de las necesidades estrictamente biológicas. Dicho desarrollo se manifiesta en tradiciones, instituciones y organizaciones; en literatura; en realizaciones científicas y técnicas; en obras de arte. Esto explica cómo, en cierto sentido, el hombre puede influir sobre su propia vida a través de su conducta, y que, en este proceso, el pensamiento consciente y la voluntad desempeña un papel.

El hombre hereda al nacer, una constitución biológica que debemos considerar fija e inalterable y que incluye los impulsos naturales característicos de la especie humana. A ella se suma en el curso de su vida, una estructura cultural que el hombre adopta de la sociedad a través de la comunicación, y otras vías de influencia. Esta estructura cultural, sujeta a modificaciones a través del tiempo, condiciona, en gran medida, la relación hombre-sociedad

Sobre la base de investigaciones comparativas de las llamadas culturas primitivas, la antropología moderna nos han enseñado que la conducta social de los seres humanos puede diferir enormemente, según sean las pautas de cultura prevalecientes y los tipos de organización que predominan en la sociedad. En esto se basan quienes luchan por mejorar el curso de la historia humana. La constitución biológica no condena a los hombres a un destino cruel que en realidad ellos se autoinfligen, ni a su mutua aniquilación.

Quien se pregunte cómo podría cambiarse la estructura de la sociedad y las actitudes culturales del hombre, a fin de transformar la vida humana, debe ser consciente del hecho que existen condiciones que no es posible modificar. Como ya se dijo, la naturaleza biológica del hombre es inmodificable, cualquiera sea el fin que los hombres persiguen. Por otra parte, el desarrollo tecnológico y demográfico de los últimos siglos ha creado de modo definitivo ciertas condiciones. Tratándose de poblaciones relativamente densas, que se autoabastecen de los bienes indispensables para su subsistencia son imprescindibles una minuciosa división del trabajo y un aparato productivo estrictamente centralizado. La época en que individuos o pequeños grupos podían autoabastecerse y que muchos conciben idílica, ha desaparecido definitivamente. Pero en cambio es apenas exagerado el sostener que la humanidad constituye todavía una comunidad planetaria de producción y consumo.

Alcanzado este punto creo oportuno señalar, brevemente, lo que para mí constituye la esencia de la crisis de nuestro tiempo: la relación individuo-sociedad. Jamás se tuvo tanta conciencia como hoy acerca de la dependencia del hombre respecto de la sociedad. Dependencia que él no experimenta positivamente, como un lazo orgánico, o una fuerza protectora, sino como una amenaza a sus derechos naturales, y aun a su existencia económica. Su posición en la sociedad es tal, que constantemente son acentuados los impulsos egoístas de su personalidad mientras que los impulsos sociales, más débiles por naturaleza, son progresivamente deteriorados. Todos los seres humanos, cualquiera sea su posición en la sociedad, sufren este proceso de deterioro. Inconscientemente, prisioneros de su propio egoísmo, se sienten inseguros, solos y despojados de la ingenua y sencilla alegría de vivir. Sólo consagrándose a la sociedad puede el hombre hallar sentido a su corta y arriesgada existencia.

El origen del mal

A mi modo de ver, la verdadera fuente del mal reside en la anarquía económica de la sociedad capitalista actual. Así, presenciamos una gran comunidad de productores cuyos miembros luchan infatigablemente por despojarse mutuamente de los frutos de su trabajo colectivo, no por la fuerza sino por la fiel complicidad con el orden legal establecido. En este sentido, es importante comprender que los medios de producción -es decir la capacidad productiva total requerida para producir bienes de consumo, así como bienes de capital- pueden ser legalmente, y en su mayoría lo son, propiedad privada de individuos.

Por razones de claridad en la discusión que sigue, denominaré "obreros" a todos aquellos que no comparten la propiedad sobre los medios de producción, pese a que esta acepción no responde al uso habitual de la palabra. El propietario de los medios de producción ocupa una posición que le permite comprar la fuerza de trabajo del obrero. Utilizando los medios de producción el obrero produce otros bienes que, a su vez, se convierten en propiedad del capitalista. Lo esencial de este proceso reside en la relación existente entre lo producido por el obrero y el salario que recibe, medidos uno y otro en términos de valor real. Mientras que el contrato de trabajo es libre el salario del obrero se determina no por el valor real de los bienes que produce, sino en función de sus necesidades mínimas y por la relación entre la demanda de fuerza de trabajo por los capitalistas y la cantidad de obreros que compiten en encontrarlo. Es necesario advertir que ni siquiera en teoría el salario del obrero está determinado por el valor de su producto.

El capital privado tiende a concentrarse en pocas manos, en parte merced a la competencia misma de los capitalistas, y en parte porque el desarrollo tecnológico y la creciente división del trabajo estipulan la formación de unidades de producción mayores a expensas de las pequeñas. De este desarrollo resulta una oligarquía de capitales privados cuyo inmenso poder no puede ser eficazmente controlado ni siquiera mediante una sociedad democráticamente organizada. Esto es válido desde que los miembros de los cuerpos legislativos son seleccionados por partidos políticos ampliamente financiados o bien influidos éstos, a su vez, por capitalistas privados, quienes en aras de sus objetivos particulares separan el electorado del cuerpo legislativo. De aquí que, en realidad, los representantes del pueblo no protejan suficientemente los intereses de los sectores no privilegiados de la población. Bajo estas condiciones es inevitable que los capitalistas privados incluso controlen, en forma directa o indirecta, las principales fuentes de información (prensa, radio,. educación). Es, pues tremendamente difícil, y en muchos casos realmente imposible, para el ciudadano, llegar a conclusiones objetivas y hacer uso inteligente de sus derechos políticos. De este modo, caracterizan la situación predominante de una economía basada sobre la propiedad privada del capital, dos principios fundamentales: primero, los medios de producción (capital) son de propiedad privada y los propietarios pueden disponer de ellos a su conveniencia; segundo, el contrato de trabajo es libre. Por supuesto, no existe una sociedad puramente capitalista en este sentido. En particular es preciso señalar que tras largas y amargas luchas políticas llevadas a cabo por la clase obrera, ciertas categorías de obreros han obtenido algunas "mejoras" sobre el contrato de trabajo libre. En su conjunto, sin embargo, la economía actual no difiere mayormente de la forma "pura" de capitalismo.

No es la utilidad social sino la ganancia la que motiva la producción. El "ejército de desocupados" es una variable constante de este sistema, que no prevé fuentes seguras y permanentes de trabajo para todos aquellos hombres capaces y dispuestos a trabajar. El obrero se halla bajo la constante amenaza de perder su trabajo. Puesto que los desocupados, así como los obreros de salarios bajos no proporcionan un mercado amplio, la producción de bienes de consumo es reducida, determinando las consiguientes privaciones y penurias. Con frecuencia, el progreso tecnológico conduce no a la disminución del esfuerzo productivo sino a la desocupación. De la motivación capitalista dominante (el beneficio) y la competencia entre capitalistas, resulta la inestabilidad en la acumulación y utilización del capital, lo que a su vez provoca crecientes depresiones. La competencia ilimitada desperdicia enormes cantidades de trabajo y deforma la conciencia social de los individuos.

Considero que esta mutilación del hombre es el peor defecto del capitalismo. Todo nuestro sistema educacional padece este mal. Se promueve en el estudiante una actitud exageradamente competitiva induciéndolo a sobre valorar la capacidad adquisitiva y a hacer de ésta su objetivo.

Estoy convencido que sólo existe una manera de eliminar estos graves males: fundamentalmente mediante la constitución de una economía socialista, acompañada de un sistema educativo orientado por objetivos sociales. En una economía de este tipo, la misma sociedad es propietaria de los medios de producción y los utiliza de manera planificada. Una economía planificada, que ajustara la producción a las necesidades de la comunidad, distribuirá el trabajo necesario entre todos los que fueran aptos para trabajar y garantizaría la subsistencia a cada hombre, mujer o niño; la educación de! individuo intentaría promover en él, tanto el desarrollo de sus aptitudes como el sentido de la responsabilidad hacia sus congéneres, en lugar de glorificar el poder y el éxito por sí mismos, como hace nuestra sociedad actual.

Sin embargo, conviene recordar que economía planificada no es sinónimo de socialismo. La esclavización del individuo puede ser simultánea a la existencia de una economía planificada. La realización del socialismo requiere la solución de algunos problemas socio-políticos estrechamente difíciles: ¿Cómo evitar que la burocracia se convierta en una fuerza todopoderosa y arrogante, basada en una alta centralización del poder político y económico? ¿Cómo asegurar los derechos del individuo y oponer así un firme contrapeso democrático al poder de la burocracia? En nuestra época de transición resulta de fundamental importancia comprender con claridad los objetivos y problemas del socialismo. Considerando que en las actuales circunstancias la discusión libre e incondicional ha devenido en tabú, estimo que la publicación de esta revista es una importante contribución al progreso de la sociedad.


http://www.rebelion.org/noticia.php?id=82669&titular=%BFpor-qu%E9-el-socialismo?-
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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 13:25
Foro Diamantino *

Adital -

El sociólogo belga François Houtart (Bruselas, 1925), una de las voces más radicales del movimiento antiglobalización cristiano, inauguró ayer el curso del Centro Mediterráneo de la Universidad de Granada ‘El cambio que estamos viviendo’, en el que participan destacados intelectuales como Federico Mayor Zaragoza, Carlos Tablada, Joaquín Estefanía, José Vidal-Beneyto o Riccardo Petrella. Houtart, delegado especial del presidente de la Asamblea General de Naciones Unidas para la Reforma del Sistema Financiero y Monetario, es fundador del Centro Tricontinental de la Universidad Católica de Lovaina.

 

¿Cómo ve la actual crisis?

 

Se habla mucho de crisis financiera, pero no es sino un epifenómeno de un problema mucho más grave, que es la lógica de la organización económica mundial. Hay una convergencia de diversas crisis: alimentaria, energética, climática, social, humanitaria, ecológica...

 

¿Cómo será esa ’sociedad del futuro’ de la que habla en el curso?

 

La sociedad del futuro no puede ser sino postcapitalista y sólo puede construirse sobre cuatro grandes ejes. Primero, una relación con la naturaleza de respeto y no de explotación. En la práctica, significa declarar el agua y las semillas patrimonio universal y no permitir su privatización. El segundo eje es privilegiar el valor de uso sobre el valor de cambio, lo que significa que los productos y los servicios tendrían que ser desarrollados en función de las necesidades y no del provecho. Estamos en una situación absurda: nunca hubo tanta riqueza y tantos pobres. Para la acumulación del capital es más interesante desarrollar de manera espectacular el 20% de la población mundial que producir bienes y servicios para el otro 80% que no tiene poder de compra. El tercer eje es la democratización de la sociedad, no sólo en el campo político, sino en todas las relaciones sociales colectivas: en la economía, en las instituciones de la salud, la educación, el deporte y la religión, entre hombres y mujeres... Y el cuarto eje es la multiculturalidad: la posibilidad de que todos los saberes, filosofías y religiones contribuyan a la construcción social colectiva. Hasta ahora, hemos identificado desarrollo con occidentalización y los saberes tradicionales han sido marginados.

 

¿Y cómo cree que será la transición de un sistema a otro?

 

Se necesitan actores que construyan una nueva relación de fuerza -lo cual no significa necesariamente violencia-, porque el sistema no va a cambiar por sí mismo. En el siglo XIX y XX el actor que se oponía al capitalismo era la clase obrera, pero hoy, con los cambios en el trabajo, la debilidad de las organizaciones obreras y la globalización, los actores son todos los grupos sociales subalternos afectados por la ley del capital: los campesinos sin tierra, los indígenas, las mujeres, los estudiantes. .. El nuevo actor histórico es global. Sólo la convergencia de esas luchas puede transformar las cosas. El problema es que son resistencias un poco aisladas. Para tener una fuerza real necesitan la dimensión política, y eso es todavía muy flojo. Sólo en América Latina se ven primeros pasos de alternativas que van en contra de la lógica del sistema dominante: en Venezuela, Bolivia, Paraguay, Ecuador... Por ejemplo, fue la convergencia de ONG, movimientos sociales, iglesias y algunos gobiernos la que impidió el tratado de libre comercio entre EE UU, Canadá y América Latina, y está intentando otro tipo de integración latinoamericana a través del ALBA.

 

Usted afirma que es necesario construir el socialismo. Pero, ¿qué socialismo: el de Zapatero o el de Fidel?

 

El postcapitalismo se puede llamar socialismo, pero debe ser definido por su contenido. Si no, es una palabra ambigua: puede ser Pol Pot, Stalin, Tony Blair... Para mí el socialismo se define en función de los cuatro ejes que he citado.

 

¿Cree que Cuba es un buen ejemplo de construcción socialista?

 

Cuba es un ensayo que ha tenido éxitos -especialmente en el plano de la salud, la educación, el deporte y la cultura-, pero también ha tenido el obstáculo de la dominación de la URSS durante veinte años, que reorientó el modelo original y del que Cuba está tratando de salir desde finales de los ochenta. En Cuba, como en los demás países, la construcción del socialismo se ha tenido que hacer en las peores condiciones; guerras, embargos, la caída de la URSS...

 

¿Es incompatible el socialismo con la democracia?

 

No, de ninguna manera. Pero no podemos decir que no hay democracia en Cuba. Ese es el argumento habitual de los ataques. Hay un deseo de más democracia, más agilidad, menos rigidez en el sistema burocrático y político, más participación, a pesar de que hay mucha más que en cualquier otro país de América Latina... La fuerte reacción del mundo capitalista tuvo como consecuencia en Cuba la rigidez del sistema, la militarización, para defenderse. Pero no son las presiones del exterior las que van a lograr una mayor democratización en Cuba; al contrario: a más presiones, más resistencia.

 

¿Cree que el triunfo de Barack Obama es un motivo para la esperanza?

 

Fue una señal de esperanza porque es la primera vez que un negro o un seminegro llega al poder en un país como Estados Unidos. Eso simbólicamente es muy importante y así fue sentido en África, en América Latina y en EE UU. Pero de ahí a pensar que Obama no va a ser el presidente de un imperio, es otra cosa. No sólo por la fuerza de las estructuras, sino también porque él es un hombre del ’establishment’. Tiene posiciones más abiertas hacia Kyoto, y hay que aplaudirlo, pero en el fondo la lógica no ha cambiado. Como dicen los cubanos: habrá que acostumbrarse a tener un emperador negro.

 

La autoridad de Roma ¿Qué queda de la Teología de la Liberación después de tantos años de conservadurismo en el Vaticano?

 

La Teología de la Liberación no está muerta, pero sí ha sufrido un golpe enorme, porque la institución eclesiástica católica ha cortado los canales de difusión: sus teólogos fueron eliminados de todas las facultades y centros de pastoral controlados por la Santa Sede. Al mismo tiempo, ha conocido una cierta extensión temática en los últimos veinte años: feminista, ecológica, de los pueblos indígenas... Y además se desarrolló en las universidades laicas y en las comunidades de base. Pero debemos confesar que sí: la política de restauración de la autoridad de Roma ha sido muy negativa para este proyecto de pensamiento y de acción.

 

La sociedad española es cada vez menos católica, pero los obispos están siempre en primer plano hablando del aborto, la eutanasia, la investigación científica... ¿Por qué?

 

La cultura y la ética están en plena evolución sobre esos y otros temas. El hecho de que la jerarquía eclesiástica haya tomado posiciones extremadamente conservadoras y reaccionarias frente a esa evolución choca con cosas que son consideradas de sentido común, como la dignidad de la vida, la dignidad de la muerte, el problema de la limitación de nacimientos, etcétera. Y esa oposición es noticia. La razón de esta actitud me parece muy ligada a la concepción de la autoridad eclesiástica, más que a una cuestión de doctrina: quizá lo hagan con buena intención, pero es una concepción totalmente equivocada del ser humano, un reduccionismo a los factores puramente biológicos, una concepción puramente materialista que no tiene en cuenta la cultura, lo que debería ser el papel de una instancia religiosa.

 

Usted es sacerdote. ¿Se ha planteado hacer su trabajo intelectual desde fuera de la Iglesia católica?

 

¡Prácticamente es lo que estoy haciendo! No estoy fuera del Evangelio ni fuera de la iglesia como pueblo de Dios, pero no estoy en convergencia con la institución central, eso está claro. ¡Ja, ja, ja!

 

* Un grupo de reflexión vinculado a CORRIENTE SOMOS IGLESIA

http://www.adital.com.br/site/noticia.asp?boletim=1&cod=37749&lang=ES
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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 09:35
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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 09:33
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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 13:37
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17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 13:50
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